CHAPITRE 1 - CHRIST EST LE CHEMIN, LA VERITE ET LA VIE
Par Watchman Nee

« Jésus lui dit: Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par Moi. » (Jean 14:6)

« Je suis le chemin, la vérité et la vie » déclare le Seigneur Jésus. Cette affirmation nous confronte clairement au fait que le chemin que Dieu donne, c'est Christ, la vérité que Dieu donne c'est aussi Christ, et la vie que Dieu donne c'est également Christ. Christ est notre chemin, Christ est notre vérité et Christ est notre vie. C'est par le moyen de Christ que nous accédons au Père. Dans le coeur de Dieu, ce qui est en rapport avec Lui-même c'est Christ, son Fils. Ce qu'Il nous donne c'est Christ Lui-même; Il ne nous a pas donné un certain nombre « de choses » en dehors de Christ.

Souvent, dans le domaine spirituel, nous voyons et nous rencontrons une chose qui est simplement un terme ou la lettre vide de sens et de peu d'utilité pour nous. Nous avons besoin de demander à Dieu d'ouvrir nos yeux afin de pouvoir connaître son Fils. La caractéristique du christianisme réside dans le fait que sa source, sa profondeur et sa richesse sont contenues dans la connaissance du Fils de Dieu. Il ne s'agit pas d'avoir plus de méthodes, de doctrine ou de puissance, mais de connaître le Fils de Dieu. Connaître le Fils de Dieu c'est le chemin, connaître le Fils de Dieu c'est la vérité et connaître le Fils de Dieu c'est la vie. Notre puissance résulte de la connaissance de son Fils. Tout ce que Dieu nous donne, c'est son Fils, et non un certain nombre de choses. C'est pourquoi toute question est liée à la connaissance du Fils de Dieu.



CHRIST EST LE CHEMIN

Les paroles de Jésus sont: « Je suis le chemin. » Ce chemin peut aussi signifier la « méthode. » Ce que le Seigneur veut nous faire comprendre, par cette déclaration, c'est qu'Il est le chemin pour aller vers Dieu, et aussi la « méthode » pour atteindre Dieu. Si nous L'avons, nous avons ce chemin; et en Le possédant nous possédons cette « méthode » Chaque croyant véritable doit apprendre cette première leçon: le Seigneur Jésus est le chemin, le Seigneur Jésus est la « méthode. » Si vous avez été sauvés, vous avez au moins fait l'expérience de croire que le Seigneur Jésus est votre chemin pour aller à Dieu. Car Il est le chemin, sans lequel nul ne peut aller à Dieu. Tous les chrétiens, véritablement sauvés, savent comment marcher sur ce chemin. Grâce à Dieu, d'innombrables vrais croyants ont appris au moins cette leçon d'aller vers Dieu, par Jésus de Nazareth, le Fils de Dieu. Nous avons pris ce chemin au moins une fois. Ce chemin n'est rien d'autre que Christ Lui-même. Il n'y a pas d'autre « méthode » en dehors de Lui-même. Nous avons besoin de voir que le Seigneur Jésus, et non pas une « méthode », est le chemin par lequel nous allons vers Dieu initialement le jour du salut, et par la suite à tout autre moment.

Certains chrétiens sont à la recherche de « méthodes » spirituelles. Un jour, après qu'un message concernant la victoire par Christ et non par nos efforts fut donné, un frère, saisissant le bras du prédicateur, lui dit: « Pendant beaucoup d'années j'ai été sans cesse défait, mais aujourd'hui tout est différent. » Après cette déclaration, le prédicateur lui demanda pourquoi il en était ainsi. Ce frère répondit: « Parce que je pense que j'ai maintenant trouvé la manière d'être victorieux. Loué soit le Seigneur, j'ai découvert aujourd'hui la « méthode »! La victoire par le Seigneur et non par moi. » Mais le prédicateur répliqua sans détour: « Si ce que vous avez découvert n'est qu'un moyen de vaincre, alors vous serez encore défait. » Pourquoi lui avait-il ainsi répondu? Parce que le Seigneur Jésus nous dit: « Je suis le chemin. » En d'autres termes, Lui seul est le moyen, la « méthode. » Le chemin n'est pas en-dehors de Lui, car Il est Lui-même le chemin. Si tout ce que nous avons n'est qu'une simple méthode nous découvrirons bientôt son inefficacité. Dieu ne nous a pas donné une méthode; Il nous donne Son propre Fils.

Souvent, nous écoutons les expériences des autres, et en apprécions la valeur. Toutefois, nous ne voyons uniquement qu'une méthode sans voir que ces personnes ont en réalité rencontré le Seigneur. Le résultat, c'est que nous subissons défaite sur défaite. La raison essentielle en est que nous n'avons pas appris que le Seigneur Lui-même est le chemin.

Comprenons bien que croire au Seigneur Lui-même, et croire en une formule, sont en réalité deux choses bien différentes.

Un jour, par la grâce de Dieu, un chrétien a les yeux ouverts pour comprendre quelle sorte de personne il est. Il met de côté ce qu'il est et se confie dans le Seigneur, croyant qu'Il réalisera en lui ce que lui-même ne peut faire. Ce qui en résulte, c'est qu'il est affranchi et pleinement satisfait devant Dieu. Plus tard, un autre croyant se présente. Entendant le témoignage de ce chrétien, il demande aussi à Dieu de l'éclairer, pour qu'il puisse à son tour, reconnaître son incapacité naturelle. Il apprend lui aussi à se confier en Dieu et, humblement, il renonce à lui-même. Mais, chose étrange, il ne parvient pas à la délivrance, alors que le premier l'a expérimentée. Quelle en est la raison? C'est que le premier frère a eu une foi vivante qui l'a rendu capable de « toucher » le Seigneur tout en croyant en Dieu, tandis que le second frère n'a pas de foi du tout, mais uniquement « une foi fac-similée »; ainsi donc, il ne parvient pas jusqu'à Dieu. En somme, ce que ce deuxième frère a obtenu n'est qu'une méthode et non pas le Seigneur. Une méthode n'a ni puissance ni efficacité, car n'étant pas Christ, elle n'est simplement qu'une chose morte.

Tout concept spirituel en dehors de Christ est mort. Il faut que cela soit bien clair pour nous. Quelques frères et soeurs s'étonnent intérieurement: « Il est étrange que telle personne croie en Dieu et que sa prière soit exaucée, alors que moi, qui crois aussi, je ne suis pas même entendu. Pourquoi donc Dieu lui accorde-t-Il sa grâce et pas à moi? » Ces croyants semblent accuser Dieu de partialité, sans réaliser que, ce en quoi ils se confient, n'est qu'une « chose » qui donc est morte. Ce ne sont pas les formules, ou les méthodes qui sont agissantes; Christ seul est vivant. Même si quelqu'un apprend tout un manuel de méthodes, il n'est pas pour cela qualifié pour être un chrétien, car on ne devient enfant de Dieu qu'en naissant de nouveau et non pas par un bon enseignement.

« Je suis le chemin », déclare le Seigneur Jésus-Christ. Christ est le chemin, Christ est la « méthode. » Chers amis, Christ est-Il votre chemin et votre « méthode »? Ou est-Il seulement un chemin et une méthode? Dieu merci, si votre « méthode » est Christ, toutes choses seront couronnées de succès. Mais si c'est pour nous simplement une méthode, quelque bonne, juste et incomparable qu'elle puisse être, elle demeure morte et est sans valeur spirituelle. La raison de beaucoup de prières non exaucées et de témoignages inefficaces, réside dans le fait que nous ne « touchons » pas le Seigneur. Nous avons simplement copié la méthode des autres, sans avoir pu toucher le Seigneur Lui-même.

Un jour un serviteur du Seigneur donna un message sur la base de Romains 6:8, dans un certain lieu. Après avoir écouté le prédicateur, un frère, déclara: « Aujourd'hui, j'ai compris le chemin de la victoire. Je suis tout à fait au clair maintenant. Je crois qu'après cela je ne serais plus défait comme je l'étais autrefois. » Un autre frère s'approcha du prédicateur en secouant un peu la tête. Lorsqu'il lui fut demandé ce qu'il ressentait, il répondit: « Je ne sais pas comment le décrire, mais le Seigneur a ouvert mes yeux. Bien que je ne puisse pas dire que je L'ai vu, Lui, je dois avouer que je ne L'avais pas encore vu ainsi. » Ce n'était pas une méthode que ce second frère avait reçue, mais le Seigneur Lui-même. De ce fait, il put demeurer fermement sur le terrain acquis, alors que le premier tomba de nouveau. Cet autre frère n'avait uniquement reçu qu'une méthode et non pas le Seigneur Lui-même c'est pourquoi elle n'avait aucune valeur.

Bien souvent, même le motif qui se trouve caché derrière notre désir d'écouter un message n'est pas bon. Au lieu de demander au Seigneur la révélation afin de Le voir, Lui, nous essayons, avec nos facultés, de mémoriser une méthode que nous pourrons emporter avec nous. Cependant, tout en nous efforçant de suivre cette méthode, nous ne parviendrons nulle part. Parfois, cependant, il nous semble avoir découvert quelque chose, sans peut-être pouvoir oser affirmer que nous avons vu le Seigneur. Néanmoins, nous L'avons vu, Lui, et cette connaissance intérieure produit en nous un véritable changement. Merci Seigneur, c'est cela le chemin. Non pas que nous ayons appris une méthode, mais nous sommes parvenus à connaître le Seigneur. Ainsi il devient évident pour nous que le Seigneur Lui-même est « la méthode. »

Pour cette raison donc, nous devons, après avoir entendu un message ou un témoignage, nous examiner pour savoir si nous avons rencontré le Seigneur ou si nous avons seulement assimilé une méthode. Il n'y a aucun affranchissement qui résulte de la connaissance d'une méthode; cela ne se produit que par une connaissance vivante du Seigneur. Ecouter comment Il aide les autres ne nous sauvera pas; seule notre confiance dans le Seigneur est suivie d'effets. Les paroles peuvent paraître les mêmes, mais cependant, les réalités qu'elles expriment font partie d'un monde à part. Le Seigneur est le Seigneur de la vie. Quiconque Le touche « Lui », rencontre la vie. Le contact avec le Seigneur Lui-seul communique la vie.



CHRIST EST LA VÉRITE

Le Seigneur ne se présente pas seulement comme étant le chemin, Il parle aussi de Lui-même comme étant la Vérité. La vérité mentionnée ici ne fait pas allusion aux paroles dites à l'égard de Christ; C'est Christ Lui-même qui est la Vérité. Souvent, les chrétiens saisissent l'enseignement et les interprétations concernant Christ comme étant des vérités, alors qu'en réalité, la Vérité ne se rapporte pas à une chose, car elle est la personne même de Christ.

« Vous connaitrez la vérité, et ta vérité vous affranchira » dit le Seigneur (Jean 8:32). Frères et soeurs, considérons tout simplement combien de vérités nous ont réellement libérés? La Parole de Dieu déclare que la vérité nous affranchira; mais bien souvent la vérité est une simple doctrine pour nous. Nos yeux n'ont pas été ouverts pour voir Christ. Nous avons pu parler de la doctrine pendant dix ans, cependant nous n'avons pas encore « vu. » Nous l'avons peut-être entendue tout aussi longtemps sans pour autant avoir encore vu. Nous pouvons enseigner notre identification avec Christ dans sa mort, sans connaître le pouvoir de cette mort. Nous pouvons aussi nous entretenir de la vie de résurrection sans cependant en expérimenter sa puissance. Si nous ne parlons que de la doctrine, nous manipulons quelque chose de mort. Un jour, une personne écrivit ceci à un autre frère: « Un certain frère a péché contre moi et je ne suis pas au clair pour savoir si je dois lui pardonner. C'est pourquoi je vous demande de me donner votre avis. Mon coeur est tout à fait tranquille devant Dieu si vous dites que je dois pardonner: je lui pardonnerai. Si vous pensez que je ne dois pas le faire, alors je ne lui pardonnerai pas.

Frères, quelle est votre opinion à l'égard un tel chrétien? Supposons que quelqu'un que j'aime meure et que j'écrive une lettre à une autre personne en lui demandant ceci: « Celui que j'affectionnais est mort; dois-je pleurer? Si vous me dites de pleurer, je pleurerai; mais si vous me dites de ne pas le faire, alors je ne pleurerai pas. » Vous seriez certainement très surpris en recevant une telle demande, car elle est absurde. Si quelqu'un peut pleurer ou ne pas pleurer parce qu'on le lui dit, ni ses pleurs ni l'absence de pleurs ne sont vrais. Les deux attitudes sont fausses et sont donc des oeuvres mortes, dépourvues de la vie. Ou vous pardonnez à votre frère ou bien vous ne lui pardonnez pas. Tout ce que vous faites sur la base d'une doctrine sans vie n'est que prétention.

Frères, tout ce qui ne procède pas de Christ vivant en nous ou qui n'émane pas de Christ « notre Vérité » (c'est-à-dire tout ce qui est fait sur la base de la doctrine) est une oeuvre morte. Elle n'a pas de vie, elle n'est pas vivante. Voyons-nous ce qui différencie ces deux choses? Cette distinction est tellement grande et importante qu'elle ne peut rester ignorée. Une oeuvre a besoin de notre mémoire, tandis que la Vie agit spontanément. Une parole qui procède de la vie n'est pas sollicitée par notre mémoire; elle jaillit par la puissance de la vie qui est en nous. C'est le Seigneur et non pas la doctrine ou l'enseignement qui doit nous contrôler. Le jour doit venir où Dieu devra ouvrir nos yeux pour nous montrer que la réalité spirituelle est en Christ: nous ne devons pas essayer de nous souvenir de certaines doctrines pour agir; c'est Christ qui vit en nous. Il est notre Vérité, et cette Vérité est vivante.

Un jour, un frère fut offensé par un autre frère. Ne pouvant supporter davantage l'offense, il le réprimanda très vivement. Après cela, comme sa conscience le reprenait, il comprit qu'il devait aller vers ce frère pour s'excuser. Mais, en se rappelant de quelle façon ce frère l'avait offensé, sa colère fut de nouveau attisée. Cependant, il était conscient de son devoir à l'égard de ce frère: il devait s'excuser. Il décida alors de lui écrire une lettre. Il saisit sa plume et commença à écrire: « Je sais que j'ai mal agi en te réprimandant» . Mais en se souvenant encore de l'offense de ce frère, sa colère se manifesta de nouveau. Après une courte interruption, il reprit sa plume et continua d'écrire. Durant tout le temps qu'il passa à écrire, il sentait la colère gronder dans son coeur. Même lorsqu'il posta la lettre, il était toujours irrité. Apparemment, cette lettre avait l'air d'avoir été écrite par un bon chrétien. Pourtant, elle procédait de la doctrine et non pas de la vie. Bien qu'il ait rédigé une lettre d'excuses, son coeur était toujours rempli d'amertume. S'il venait à rencontrer ce frère, il pourrait le saluer et lui serrer la main, mais intérieurement, la controverse subsistait encore et ses paroles ne pourraient pas être naturelles. Bien-aimés, voyons-nous maintenant la différence? Le Seigneur est la Vérité. Si cette vérité n'est qu'une doctrine et non pas le Seigneur, elle est morte. Puissions-nous réaliser que dans le domaine spirituel, avec le Seigneur, il y a la Vie, mais sans le Seigneur c'est la mort. Si une chose est faite parce qu'elle résulte de Son oeuvre et de Sa révélation en nous, cette chose est vivante.



CHRIST EST LA VIE

A la suite des paroles: « Je suis le chemin et la vérité » , le Seigneur ajoute: « et la vie. » Nous devons nous souvenir que si la vie jaillit avec spontanéité d'une oeuvre, une oeuvre ne peut pas se substituer à la vie. Cela doit être très clair pour nous: une oeuvre n'est pas la vie, car la vie n'est pas produite par les efforts; la vie, c'est Christ Lui-même. Combien de gens font des efforts pour être chrétiens Combien nous pouvons être parfois lassés par les efforts quotidiens. La doctrine est très exigeante, car elle nous demande d'être humbles, aimables, de pardonner et d'être patients. Ces choses nous usent littéralement. Beaucoup s'accordent pour affirmer qu'être chrétien, c'est quelque chose de très difficile. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne les jeunes croyants. Plus ils essaient de se conformer à l'enseignement de la Parole de Dieu, plus cela devient difficile pour eux. Bien qu'ils aient essayé, depuis un certain temps, de devenir conformes à l'enseignement de la Parole de Dieu, ils ne ressemblent pas encore au chrétien idéal. Frères et soeurs, si Christ n'est pas la Vie, il nous faut faire l'oeuvre; mais s'Il est la Vie, alors nous n'avons pas besoin de batailler. Redisons-le encore, Christ Lui-même est la vie et l'oeuvre ne peut jamais se substituer à la vie.

Une grave erreur est répandue parmi les enfants de Dieu. Beaucoup considèrent que la vie est quelque chose qu'ils doivent produire par leurs efforts, sinon, il n'y a pas de vie. Nous devons tous réaliser que s'il y a la vie, il n'est aucunement besoin de faire des efforts, car cette vie coulera naturellement.

Considérons un instant comment nos yeux voient et nos oreilles entendent. Nos yeux voient tout naturellement et nos oreilles entendent spontanément parce qu'il y a la vie en eux. Nous devons être au clair sur ce point: la vie coule naturellement dans une oeuvre, mais une oeuvre ne pourra jamais se substituer à la vie. Quelquefois, une oeuvre est la preuve de l'absence ou de la faiblesse de la vie. La vie se manifeste par des oeuvres, bonnes et morales, mais les bonnes moeurs ne peuvent pas remplacer la vie. Par exemple, un frère peut être très gentil, très modéré et réservé. Quelqu'un pourra le louer et dire de lui: « la vie de ce frère n'est pas mauvaise. » Non, c'est une mauvaise manière d'exprimer les choses. Car le Seigneur dit: « Je suis la vie. » Quelque aimable, modéré et réservé que puisse être ce frère, si ce qu'il fait ou dit ne procède pas de Christ, il n'y aura pas de vie dans ces choses. Il est tout à fait juste de dire que cet homme a un bon tempérament, qu'il traite toujours les gens aimablement et qu'il n'a jamais de querelles; mais peut-on dire pour autant que sa vie spirituelle soit riche? Si ces choses sont naturelles pour lui, elles ne sont pas « la vie » car elles ne viennent pas de Christ. D'autres gens affectionnent une autre manière de penser. Ils déclarent que la vie, c'est la puissance. Posséder le Seigneur comme étant notre vie signifie qu'Il nous donne la puissance pour être bon. Cependant, Dieu nous fait voir que notre puissance n'est pas une chose, mais qu'elle est simplement Christ. Notre puissance, ce n'est pas la force nécessaire pour faire une chose; c'est une personne. La vie pour nous n'est pas uniquement la puissance, elle est aussi une Personne. Christ se manifeste-t-Il Lui-même en nous, ou bien cherchons-nous à utiliser Christ pour manifester nos bonnes oeuvres?

Un jour, un frère prit part à une réunion en un certain endroit. Un chrétien âgé lui demanda: Pourquoi allez-vous là-bas pour les réunion? » Le frère lui répondit: « Parce qu'il y a la vie. » Le croyant âgé fit alors cette remarque: « C'est vrai, sur le plan de l'enthousiasme, nos réunions ne peuvent pas être comparées à celles de cet endroit-là. » - « Vous ne comprenez pas » répliqua ce jeune frère. « Il n'y a dans ce lieu-là aucune exaltation. » - « Que voulez-vous dire? » demanda le frère âgé. « Comment peut-il y avoir la vie s'il n'y a pas de l'enthousiasme? » Le jeune frère répondit: « Il n'y a rien de bruyant mais cependant, y a la vie. La vie ne doit pas nécessairement s'exprimer par de l'excitation, des émotions, de l'enthousiasme, de la ferveur ou du bruit. » Alors le plus âgé reprit avec philosophie: « Peut-que les jeunes aiment la ferveur, mais je préfère des paroles réfléchies. Quand j'entends des paroles profondes, je rencontre la vie. Je pense que la vie c'est vraiment cela. » Mais le jeune frère répondit: « J'ai plusieurs fois entendu ces paroles profondes auxquelles vous faites allusion, mais je n'ai pas trouvé trace de vie dans ces paroles.

Chers amis, en considérant la conversation de ces deux hommes, nous pouvons voir que la vie n'est pas dans l'excitation émotionnelle ni dans des paroles bien méditées. Les paroles de sagesse, les citations intelligentes, les arguments logiques et prudemment exposés ne sont pas obligatoirement « vie. » Sans nul doute, plusieurs demanderont: « Il est étrange que la vie ne soit pas dans la ferveur ou les pensées élevées. Où donc pouvons-nous trouver la vie? Qu'est-ce que la vie après tout? » Nous confessons que nous n'avons pas de meilleure façon d'exprimer ce qu'est la manifestation de cette vie. Tout ce que nous pouvons dire c'est qu'elle est plus profonde que les émotions et bien plus encore que les pensées. Et aussitôt que nous la rencontrons, nous sommes à l'instant même vivifiés intérieurement. C'est quelque chose qui s'appelle la vie.

Qu'est-ce que la vie? La vie est plus profonde que la pensée; la pensée ne surpassera jamais la vie. Elle est aussi plus profonde que les sentiments; tout sentiment est superficiel comparé à la vie. Si la pensée ou les sentiments sont d'un domaine plus superficiel, qu'est donc alors la vie? Lé Seigneur Jésus déclare: « Je suis la vie. » Nous ne devrions donc pas conclure hâtivement que nous avons rencontré la vie, qu'il ne s'agissait, après tout, que d'une sorte d'ambiance chaleureuse, comme cette soi-disant chaude atmosphère spirituelle. Nous devrions plutôt nous poser cette question: d'où procède donc cette ambiance? Un certain nombre d'expériences nous ont confirmé que beaucoup de ceux qui sont d'habiles faiseurs d'ambiances chaleureuses, connaissent très peu le Seigneur; beaucoup de personnes émotionnables sont dénuées de la connaissance du Seigneur. Christ seul est la vie, le reste ne l'est pas.

Nous devons apprendre la leçon qui consiste à connaître la vie. La vie ne dépend pas de l'enthousiasme, de nos émotions ni de la diversité de nos pensées; elle est exclusivement là où le Seigneur se manifeste Lui-même. Connaître le Seigneur est donc ce qu'il y a de plus important. En le connaissant Lui, nous touchons la vie. Nous devons voir devant Dieu ce que signifie « Christ notre vie. » Ceux qui sont facilement émotionnels ou particulièrement intelligents ne sont pas forcément des gens qui connaissent le Seigneur. Le connaître Lui, nécessite une vision spirituelle. Cette vision est vie et elle nous transforme. Si nous connaissons le Seigneur comme notre vie, nous prendrons conscience de la futilité de tous nos efforts naturels dans le domaine spirituel. La conséquence sera que nous Le regarderons Lui seul.

Lorsque nous avons cru pour la première fois au Seigneur, nous ne réalisions pas encore ce que signifiait vraiment regarder à Lui. Mais, graduellement, nous avons appris de plus en plus à regarder à Lui. Nous avons reconnu que tout dépend de Christ et non pas de nous-mêmes. Au début de notre marche chrétienne, nous voulions posséder une chose après l'autre; nous ne pouvions pas nous confier en Lui pour toutes choses. Après avoir été instruits davantage par le Seigneur, nous avons vu la -nécessité de nous confier en Lui: non pas dans le sens de croire en Lui pour qu'Il nous accorde une chose après l'autre, mais dans le sens de nous confier en Lui pour qu'Il fasse ce que nous sommes incapables de faire par nous-mêmes. Quand nous sommes devenus chrétiens, nous étions enclins à faire tout par nous-mêmes. Nous pensions que rien ne se ferait et que presque tout s'en irait à la dérive si nous ne faisions pas les choses nous-mêmes. C'est la raison pour laquelle nous nous activions sans cesse. Plus tard, en découvrant que le Seigneur est notre vie, nous avons vu que tout est de Christ et non pas de nous. Par conséquent, nous avons appris à nous reposer et à regarder à Lui.

Souvenons-nous qu'au lieu de nous donner une chose après l'autre, Dieu nous donne Son Fils. Pour cette raison, nous pouvons toujours élever nos coeurs et regarder au Seigneur en disant: « Seigneur, Tu es mon chemin; Seigneur, Tu es ma vérité; Seigneur, Tu es ma vie. C'est avec Toi, Seigneur, que je suis en communion et non pas avec des choses, même si elles viennent de Toi. » Demandons à Dieu de nous accorder la grâce de voir Christ, dans toutes les choses spirituelles. Jour après jour, nous serons convaincus qu'en-dehors de Christ, il n'y a ni chemin, ni vérité, ni vie. Combien facilement nous prenons les choses pour le chemin, la vérité et la vie. Nous appelons « vie » une ambiance chaleureuse, ou bien « vie » une pensée lumineuse. Nous considérons les émotions ou une conduite apparente comme étant une manifestation de la vie. En réalité, ces choses ne sont pas la vie. Nous devons réaliser que seul le Seigneur est la vie. Christ est notre vie. Et c'est le Seigneur qui vit et qui manifeste cette vie en nous. Demandons-Lui de nous délivrer de tout ce qui est superficiel et partiel, afin de pouvoir Le toucher Lui, uniquement. Puissions-nous voir le Seigneur en toutes choses. Le chemin, la vérité et la vie se découvrent en Le connaissant Lui. Puissions-nous vraiment rencontrer le Fils de Dieu et le laisser Lui, vivre en nous.

Chapitre 2 - Christ est la résurrection et la vie