LA BEAUTE AU LIEU DE LA CENDRE
Par C. Raymond GOLSWORTHY

Ce message a été donné oralement ce qui explique le « style très libre » dans lequel il est reproduit ici. (NdT).

« ...POUR ACCORDER AUX AFFLIGES DE SION, POUR LEUR DONNER UN DIADEME AU LIEU DE LA CENDRE, UNE HUILE DE JOIE AU LIEU DU DEUIL, UN VETEMENT DE LOUANGE AU LIEU D'UN ESPRIT ABATTU, AFIN QU'ON LES APPELLE DES TEREBINTHES DE LA JUSTICE, UNE PLANTATION DE L'ETERNEL, POUR SERVIR A SA GLOIRE. » (Esaïe 61:3)

Les chrétiens devraient être des gens beaux. Et Dieu soit loué, ils peuvent l'être! Dieu Lui-même promet de nous donner « la beauté au lieu de la cendre ».

Cette promesse avait, sans aucun doute, une application première à la nation d'Israël et à leur sortie « avec joie » de leur longue captivité à Babylone, comme nous le dit le prophète, les montagnes et les collines éclataient de joie devant eux (Esaïe 55: 12)

Nous pouvons aussi expérimenter la même chose de manière spirituelle et intérieure. C'est ce que Dieu, nous en sommes persuadés, avait en pensée lorsqu' Il fit la promesse. Il forme le projet de nous donner « la beauté au lieu de la cendre ». Par ces quelques lignes nous verrons comment Il le fait.

Cela commence bien sûr, avec ce que nous appelons notre expérience initiale de Son salut: notre conversion. Lorsque nous avons été amenés dans la poussière en conviction de péché et lorsque « la cendre » d'une affliction intérieure s'est trouvée sur nos têtes, le Seigneur Lui-même s'est levé pour nous aider. Peut-être que quelqu'un est venu vers nous avec le message de l'Evangile en dirigeant notre attention vers le Sauveur. Perdus, conscients de Son amour et réalisant Son oeuvre rédemptrice pour nous au Calvaire, une nouvelle espérance est née en nous. Tout tremblants, nous avons mis notre confiance en Christ et nos âmes ont été sauvées! Nous sommes « nés de nouveau » de l'Esprit de Dieu, et nous commençons à connaître dans notre propre expérience « la beauté au lieu de la cendre ». L'oeuvre embellissante a commencé. Mais davantage encore s'en suivra, opérant toujours sur le même principe: « d'abord la cendre » puis « la beauté ».

Nous découvrirons bientôt que même dans notre course avec le Seigneur, nous sommes toujours à nouveau amenés vers le bas, peut-être très bas, même jusqu'à la poussière. Et aussi étrange que cela paraisse, c'est alors que le Saint-Esprit nous révèle le plus la Gloire du Seigneur élevé! C'est à de tels moments que nous nous écrions comme le fit Esaïe:

« MALHEUR A MOI! JE SUIS UN HOMME PERDU, CAR JE SUIS UN HOMME DONT LES LEVRES SON IMPURES... ET MES YEUX ONT VU LE ROI, L'ETERNEL DES ARMEES » (Esaïe 6:5)

« La cendre » pourrions-nous dire, est encore sur nous, et nous sommes affligés de ressentir notre totale indignité et notre défaite. Ici encore, le Seigneur vient nous délivrer et nous « embellir » davantage avec Son grand salut. Peut-être que tout au début, quelque serviteur du Seigneur est dépêché vers nous pour nous montrer par la Parole certains de ces plus profonds mystères de Christ et de notre présente union avec Lui; Lui-même étant le Cep et nous les sarments, ou tout autre aspect d'une vérité salvatrice et sanctifiante.

La foi répondant à nouveau, nous élève, et nous continuons notre course avec notre Seigneur béni. Bien que nous n'en soyons pas conscients, notre entourage peut remarquer que « la beauté de l'Eternel notre Dieu » est véritablement sur nous à un degré plus plein et plus riche (Psaume 90:17, version anglaise). Une fois de plus, il y a eu « la beauté au lieu de la cendre » et nous chantons:

« TU AS CHANGE MES LAMENTATIONS EN ALLEGRESSE, TU AS DELIE MON SAC, ET TU M'AS CEINT DE JOIE. » (Psaume 30:12)

Ainsi, dans une miséricorde sanctifiante et dans une grâce salvatrice, Dieu nous donne « la beauté au lieu de la cendre ». Combien cela est vrai:

« L'ETERNEL PREND PLAISIR A SON PEUPLE, IL GLORIFIE LES MALHEUREUX EN LES SAUVANT. » (Psaume 149:4)

Nous en viendrons maintenant à la plus solennelle et la plus glorieuse pensée contenue dans notre verset. La promesse étant que Dieu nous donne la beauté au lieu de la cendre, nous insistons soigneusement sur les dernières paroles: « au lieu de la cendre ».

La cendre bien sûr, signifie affliction, et une pratique commune en ces jours était, pour les affligés, de s'asseoir littéralement sur la cendre et d'en répandre sur la tête (voir Esther 4:1; Job 2:8; Daniel 9:3, etc). Mais voici ce que nous voulons dire: la cendre ne signifie pas seulement affliction, mais elle symbolise aussi « la destruction » et en fait les évidences visibles qu'une profonde « destruction » a véritablement suivi son cours. Cela relève l'importante pensée que nous avons à l'esprit. Ceci nous relie, très clairement, avec ce qui est souvent appelé « le message plus profond de la Croix ». Je m'explique. Il serait très juste de dire que la plupart des chrétiens désirent ardemment atteindre la véritable beauté du caractère. Nous chantons souvent et avec sincérité: « Que la beauté de Jésus soit vue en moi ». Mais la question est le suivante: combien parmi nous sont prêts à payer le prix, le prix indiqué et enseigné dans la Parole de Dieu et par les lèvres même de Christ? Ce « prix » est souvent mentionné comme « la mort à soi-même » ou plus exactement, la mort du moi, et le fait central que nous devons affronter, c'est qu'il y a en nous un horrible « vieil homme », le vôtre et le mien; ici réside notre secret de victoire et de « beauté ». Nous pouvons nous « dépouiller » du vieux et « revêtir » le nouveau.

Quel Evangile glorieux et complet que celui-ci! Nous pouvons être assurés que Dieu comprend bien mieux la Croix que nous, et selon la Bible, Il « reconnaît » Lui-même que le « moi tyran » a été juridiquement et effectivement crucifié en Christ (2 Corinthiens 5: 14; Colossiens 3:3; Galates 2:20, etc). Nous devons faire de même, et à vrai dire, il nous est commandé de le faire (Romains 6:11)! C'est une question de « reconnaître » comme Dieu reconnaît, prendre Ses estimations comme des faits dignes de confiance, en d'autres termes, exercer la foi.

Et la merveille est que, alors que nous faisons ainsi, selon le degré de notre foi (Matthieu 9:29), « quelque chose » (ce moi méchant et horrible) se consume progressivement en nous et le charme de Christ entre en glorieux échange! Dieu nous donne « la beauté au lieu de la cendre ». C'est Sa méthode.

Cette oeuvre intérieure de la Croix est, bien sûr, un processus toujours plus profond, réclamant davantage de nous et nous donnant toujours plus. Même ces choses que nous regardions avant comme nos avantages ou nos gains personnels et moraux, comme le dit Paul (Philippiens 3: 4 à 7) doivent aller à la Croix. Le fait humiliant que nous devons reconnaître est que, tout ce qui en nous vient « d'Adam », est corrompu et tout doit donc être réduit en « cendres ». Du début à la fin, c'est toujours Sa beauté au lieu de mes cendres. C'est la méthode choisie par Dieu. Puisse-t-Il nous le montrer d'une manière croissante.

Peut-être qu'un exemple actuel et vécu de ce que nous avons dit serait utile.

Il n'y a pas si longtemps, nous avons entendu parler d'un serviteur du Seigneur qui, parcourant une usine, s'arrêtait ici et là pour dire une parole ou deux à différentes personnes; il suscita des ouvriers un commentaire remarquable: « Il semblait que Jésus-Christ marchait dans ce lieu ». Peut-être est-ce la face resplendissante, ou le port aimable ou le son inhabituel de la voix qui inspira la remarque, mais la conclusion était unanime: « Il semblait que Jésus-Christ Lui-même marchait dans ce lieu » La question se pose: Quel commentaire suscitons-nous alors que nous marchons dans ce monde? Des critiques et des antagonismes infondés bien sûr, il y en aura toujours, mais pour aller plus loin, sommes-nous le beau caractère que nous devrions être? Est-ce que l'intention divine est accomplie pour autant que cela nous concerne? Est-ce que les gens peuvent voir la beauté de Christ au lieu de nos cendres? Oh, qu'il en soit ainsi! Grâces soient rendues à Dieu, le puissant Saint-Esprit est là pour travailler à ce véritable renouvellement en nous.