HEBREUX #45 - LA VIE DE PÈLERINS

(Hébreux 13:1-19)

Par Ed Miller

Bonjour et bienvenue dans notre quarante-cinquième leçon sur cette merveilleuse épître aux Hébreux.

J'aimerais commencer avec une prière que l'on trouve dans la Bible. J'aime les prières de la Bible parce que vous êtes sur un terrain sûr lorsque vous priez les prières de la Bible. Je ne sais pas tout le temps si je prie selon la volonté de Dieu, mais lorsque je prie les prières de la Bible, je sais tout le temps que je suis dans la volonté de Dieu. 2 Thessaloniciens 3:5 dit: « Que le Seigneur dirige vos coeurs vers l'amour de Dieu et vers la patience de Christ! » N'est-ce pas une merveilleuse prière?

Prions:

Père nous Te remercions à nouveau pour le privilège que nous avons de nous retrouver autour de Ta Parole et de faire confiance à Ton Saint-Esprit pour ouvrir les yeux de notre coeur d'une façon toute nouvelle sur le Seigneur Jésus. Nous Te remettons notre étude et nous nous confions en Toi, pour que Tu puisses protéger Ton peuple de ce qui vient des hommes. Montre-nous ce qu'il y a sur Ton coeur. Montre-nous Ton Fils et fais-nous ensuite grâce de nous approprier ce que nous voyons. Nous Te le demandons au nom de Jésus.



RÉSUMÉ

Laissez-moi commencer en lisant Hébreux 12:1-2: « Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la course qui nous est ouverte, ayant les regards fixés sur Jésus, l'auteur de la foi, et celui qui la porte à la perfection, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite du trône de Dieu. » C'est avec cette merveilleuse image de la vie chrétienne en tant que course à pied que le chapitre 12 commence. De quelle manière est-ce que Dieu aimerait que nous courions? Comment est-ce que Dieu nous a appelés à courir? Comment nous a-t-Il équipés afin que nous puissions courir? Les chapitres 12 et 13 décrivent cette course. Nous avons commencé à voir quatre grands principes bibliques qui sont mentionnés dans ces deux chapitres. D'après moi, ils permettent de comprendre de quelle façon nous pouvons courir la course.

Le principe de base est dans le verset 12:2 et c'est que nous courons la course avec endurance, les yeux fixés sur le Seigneur Jésus l'auteur de la foi et Celui qui la mène à la perfection. C'est le résumé de tout le reste. Si je rate quelque chose d'autre, je peux revenir à cela, fixer mes yeux sur Jésus. Hébreux explicite ensuite ce sujet en au moins quatre principes. Nous avons déjà discuté de trois des quatre principes. Je vais juste rappeler l'essence de chacun d'eux avant de passer au suivant.

Le premier principe pour courir de façon victorieuse est de reconnaître que Dieu est à l'oeuvre. Dieu est occupé, Il est actif, Il est en train de faire quelque chose. Mais qu'est-Il en train de faire? Si vous n'êtes pas en union avec Lui, Il vous châtie pour vous amener dans une union intime avec Lui. Si vous êtes dans une union intime avec Lui, Il est en train de vous émonder, c'est-à-dire qu'Il met tout en oeuvre dans votre vie pour faire que votre vie soit rédemptrice. 100 % des choses qui arrivent à quelqu'un qui vit en union avec le Cep est là pour porter du fruit. Nos vies sont rédemptrices.

Le deuxième principe pour courir la course est de reconnaître du début à la fin qu'il s'agit d'une course spirituelle dans laquelle nous courons. Nous avons passé pas mal de temps dans les versets 12:22-28 parce que ce principe est si important. Il s'agit d'une course spirituelle et le Saint-Esprit nous donne sept illustrations différentes pour souligner la vérité que c'est une course spirituelle. Il s'agit d'une course spirituelle et d'une relation spirituelle, d'un service spirituel, d'une église spirituelle, d'un objectif spirituel. Nous avons également une espérance spirituelle, un médiateur spirituel et une alliance spirituelle qui a été ratifiée par le sang. Il ne s'agit pas de choses que nous pouvons toucher, voir ou faire, ou sujet de rite ou de programme et tout ce genre de choses. Il s'agit du coeur où tout est interne.

Lors de notre dernière leçon, nous avons considéré la fin du chapitre 12 et nous avons vu notre troisième principe dans les versets 12:25-29. Ce troisième principe est la venue de Celui qui est appelé le désir des nations. Nous avons vu de quelle manière Aggée a prophétisé au sujet de ce merveilleux principe. Il a prophétisé que Dieu allait ébranler tout ce qui est ébranlable. Il va secouer le ciel et la terre afin que Celui qui est appelé le désir des nations, Celui en qui sont tous les désirs, puisse paraître. Puis une fois qu'Il sera venu, le temple sera rempli avec la gloire du Seigneur. Vous voyez, il ne s'agit pas uniquement d'une prophétie, mais également d'un principe. Dieu nous ébranle jusqu'à ce que Christ devienne notre seul et unique désir, puis Son temple que nous sommes est rempli avec la gloire de Dieu.



DIEU ÉBRANLERA TOUT JUSQU'À CE QUE CHRIST SOIT TOUT

Puis Aggée nous emmène un pas plus loin et l'on retrouve cela dans les versets 12:27: « Ces mots: Une fois encore, indiquent le changement des choses ébranlées, comme étant faites pour un temps, afin que les choses inébranlables subsistent. » Après l'ébranlement vient le désir qui est Christ. Et lorsqu'Il est devenu votre seul désir dans lequel sont tous les désirs, alors nous sommes remplis avec la gloire de Dieu, le Saint-Esprit. Puis vient la dernière partie, qui est que les choses qui ne peuvent pas être ébranlées puissent rester. Vous ne serez plus jamais ébranlés. À tout moment dans ma vie lorsque Christ est le seul désir de ma vie, il est impossible pour moi d'être secoué. Toutes les inquiétudes parmi les chrétiens et dans les églises, tous les soucis, toutes les préoccupations, toutes les frustrations, toutes les confusions et toutes les craintes trouvent leur source dans le fait que Christ n'est pas leur désir. Dieu ébranlera tout jusqu'à ce que Christ soit tout. Et lorsque Lui seul est votre désir, alors vous êtes remplis du Saint-Esprit et vous profitez de la paix, de la joie et de la plénitude dans le Seigneur. Voici le troisième principe de la vie chrétienne pratique qui consiste à courir avec les yeux fixés sur Christ en tant que votre seul désir. Dans ces conditions il ne reste plus rien d'ébranlable.

Très bien. Cela nous emmène dans le quatrième principe. Le quatrième principe se trouve dans les versets 13:1-19, la dernière partie étant une sorte de conclusion. Je pense que le verset qui résume le mieux ce principe est le verset 13:14 qui dit: « Car nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir. » Nous sommes des chrétiens occidentaux. Les sociétés de l'Ouest sont assez opposées à celles de l'Est. Nous sommes occidentaux, pas orientaux. Je dis cela parce que le point que je désire souligner est assez difficile à saisir pour un chrétien occidental. Les saints de la Bible comme Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, Daniel et David étaient orientaux. Si vous lisez le Cantique des cantiques vous verrez qu'un compliment oriental peut être une insulte pour un occidental. Si vous essayez d'être gentil avec votre épouse et que vous lui dites: « Ton nez est comme la tour du Liban » elle risque de ne pas être contente. Lui dire: « Ton sein est une coupe arrondie, où le vin parfumé ne manque pas » ou « Tes dents sont comme un troupeau de brebis tondues » n'est pas bon non plus.

Je vous dis cela parce que j'aimerais vous partager un principe qui est nécessaire pour courir la course, et nous sommes quelque peu désavantagés parce que nous habitons à l'Ouest. Je veux parler de cette habitude qu'avaient les orientaux d'être des nomades et des pèlerins. J'aimerais voir avec vous le principe de la vie de pèlerin. Les chapitres qui précèdent et que nous avons vus évoquent déjà ce sujet.

Les versets 11:8-10 disent: « C'est par la foi qu'Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu'il devait recevoir en héritage, et qu'il partit sans savoir où il allait. C'est par la foi qu'il vint s'établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, ainsi qu'Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse. Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l'architecte et le constructeur. » Abraham a vécu en tant qu'étranger sur la terre. Est-ce qu'Abraham n'a jamais rien possédé sur cette terre? Si: une tombe où il a mis son épouse Sara, c'est tout ce que ce monde a à nous offrir. Abraham était millionnaire, mais c'est tout ce qu'il possédait. En fait, Hébreux 11 fait la liste de plusieurs personnes qui ont vécu de cette façon.

Les versets 11:13-16 disent: « C'est dans la foi qu'ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent qu'ils cherchent une patrie. S'ils avaient eu en vue celle d'où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d'y retourner. Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c'est-à-dire une céleste. C'est pourquoi Dieu n'a pas honte d'être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité. »

Vous voyez, ils étaient des pèlerins. C'était également la conviction de Jacob. Est-ce que vous vous rappelez lorsqu'il était devant pharaon, il a dit en Genèse 47:9: « Jacob répondit à Pharaon: Les jours des années de mon pèlerinage sont de cent trente ans. Les jours des années de ma vie ont été peu nombreux et mauvais, et ils n'ont point atteint les jours des années de la vie de mes pères durant leur pèlerinage. » Sa vie était celle d'un pèlerin. Voici ce que l'Éternel a dit en Lévitique 25:23, lorsqu'Il a commencé à partager la terre du pays promis entre les tribus d'Israël: « Les terres ne se vendront point à perpétuité; car le pays est à moi, car vous êtes chez moi comme étrangers et comme habitants. » N'est-ce pas une merveilleuse image? Dieu leur dit: « Vous n'êtes que des pèlerins, vous n'appartenez pas à cette terre. »

David confesse la même chose. Il se peut que vous disiez: « Oui, il était un pèlerin lorsqu'il a fui de devant Saül pour se réfugier dans la caverne d'Adullam. » Considérez pourtant ce qu'il a dit lorsque son pays était dans le repos, lorsqu'il n'y avait pas de guerre et qu'il était assis sur le trône dans la paix. En 1 Chroniques 29:15 il dit: « Nous sommes devant toi des étrangers et des habitants, comme tous nos pères; nos jours sur la terre sont comme l'ombre, et il n'y a point d'espérance. » On trouve également cela dans les hymnes. Psaumes 39:12 dit: « Écoute ma prière, Éternel, et prête l'oreille à mes cris! Ne sois pas insensible à mes larmes! Car je suis un étranger chez toi, un habitant, comme tous mes pères. »

C'est également une réalité que l'on trouve dans le Nouveau Testament. 1 Pierre 2:11 dit: « Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l'âme. » Je vous ai dit que c'est un drôle de langage pour les chrétiens occidentaux, parce que même si nous avons commencé en tant que pèlerin, nous sommes devenus des sédentaires. La mentalité des chrétiens occidentaux est d'être des sédentaires et pas des pèlerins. Notre mentalité est de trouver un endroit, d'y construire une maison, de se marier, d'y planter nos racines, d'y rester jusqu'à la mort et de passer le tout à nos enfants pour qu'eux puissent aussi y rester jusqu'à ce qu'ils meurent. Voilà quelle est la mentalité occidentale. En ce moment nous ne sommes pas persécutés et pourchassés, alors pourquoi devrions-nous être des pèlerins? C'est pour toutes ces raisons que je pense qu'il est difficile pour un chrétien occidental de penser en termes de pèlerin, d'étranger et de voyageur.

Il y a pourtant un verset dans ce chapitre qui nous rappelle que nous sommes des pèlerins et c'est le verset 13:14 qui dit: « Car nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir. » Il y a une chose qui fait que ce verset est vrai. Que vous soyez un chrétien, un athée, un agnostique, un païen, un animiste ou d'une autre religion, il y a une chose qui fait que ce verset est vrai, c'est la mort, car nous n'avons point ici-bas de cité permanente. Et la mort va mettre cela en évidence. Peu importe à quel point vos racines sont profondes ou votre forteresse est forte, ou à quel point vous avez de l'argent ou des puissances pour maintenir le tout ensemble, ou à quel point vos fondations sont profondes, un jour vous serez en mesure de citer ce verset sur votre lit de mort, car nous n'avons point ici-bas de cité.

Je me sens si triste pour ceux dont le trésor et le coeur sont dans ce monde. Dieu a vendu cette forêt au feu et si vous construisez votre nid ici il va disparaître. Le temps passe très vite, nous n'avons pas ici de cité et Dieu dit que si nous désirons courir la course nous devons courir comme un pèlerin. C'est ce nouveau principe que Dieu met ici en avant. Nous sommes chrétiens à cause du grand changement qui est arrivé dans nos coeurs. Peut-être que vous dites: « Dieu m'a converti, je ne suis pas occidental, je suis oriental. » Non, Il ne nous a pas convertis de cette façon. Il nous a convertis de pécheur à saint. Il a fait de nous des nouvelles créatures. Nous n'avons plus ici de cité permanente. Nous avons maintenant découvert d'immenses capacités dans nos coeurs que le monde entier n'est plus capable de remplir ou de satisfaire.

L'accent sur la vie de pèlerin dans le chapitre 13 n'est pas: « Vivez comme un pèlerin, ce monde est pécheur. » C'est vrai mais cela a déjà été souligné plus tôt. Notre Grand Prêtre s'est chargé de cela. Dieu nous dit ici: « Vivez comme un pèlerin parce que ce monde passe. » Le monde passe et nous n'avons pas ici de cité permanente. La liberté qu'Il va nous donner pour courir la course dans le chapitre 12 n'est pas pour nous délivrer de l'esclavage de la corruption, du vice et du péché. Dieu s'est occupé de cela dans la nouvelle alliance. Ce que Dieu désire nous donner ici est une libération des frugalités, des futilités et des frivolités et de ce monde. Il aimerait nous libérer des distractions qui essaient de nous faire oublier, même pour un court instant, que nous n'avons pas ici de cité permanente et que nous ne faisons que passer. Voilà le principe final pour courir la course. Nous ne sommes pas des sédentaires, notre repos n'est pas ici. Notre maison n'est pas ici. Notre environnement n'est pas ici. Nous n'avons aucun titre et aucune portion ici. Le chrétien victorieux a appris à courir de façon très détachée de cette vie et des choses qui sont dans ce monde.



NOUS N'AVONS RIEN ICI-BAS SI CE N'EST LES AUTRES CHRÉTIENS

Dans cette leçon j'aimerais voir le chapitre dans son ensemble et laisser de côté certains versets qui sont très intéressants mais qui peuvent détourner notre attention de l'idée principale. Nous allons donc voir la grande image de la vie de pèlerin puis nous reviendrons pour voir les versets individuels qui peuvent contenir des détails intrigants. Commençons par les deux premiers versets. Les versets 13:1-2 disent: « Persévérez dans l'amour fraternel. N'oubliez pas l'hospitalité envers les étrangers; car, en l'exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir. » Nous n'avons lu que deux versets et vous pouvez vous faire une idée des versets très intéressants dont nous avons parlé.

Nous allons essayer de savoir qui sont les anges et qui sont les étrangers. Cela fait naître de très intéressantes questions. Je suis très familier avec l'approche littérale du verset 13:2. De nombreuses personnes pensent que cela fait référence à Genèse 18, lorsqu'Abraham a accueilli trois hommes et qu'il s'est trouvé que deux étaient en fait des anges et le troisième le Seigneur Lui-même. D'autres pensent que l'auteur fait référence à Lot, à Gédéon ou à Manoach le père de Samson, parce qu'eux également étaient hospitaliers et ont découvert que leurs visiteurs étaient des anges. Je pense que vous avez entendu ou lu des témoignages d'anges auto-stoppeur. Un chauffeur a pris un auto-stoppeur qui a dit quelques paroles, puis tout d'un coup l'auto-stoppeur était parti. Ou vous avez lu au sujet d'anges docteurs ou infirmières ou alors des anges qui portent secours lors d'un accident juste à temps. Ou des anges visiteurs qui sont venus réconforter quelqu'un. Il y a de nombreux témoignages comme cela. Il y en a également beaucoup lors de moments où des personnes sont près de mourir et où les anges viennent les visiter. Nous reparlerons de cela plus tard. Je vous donnerai quelques principes par rapport à cela.

Vous voyez qu'à cause des questions que pose un verset comme celui-là, vous pouvez être intrigués et perdre le fil de ce que Dieu désire communiquer. Considérons le principe principal qui est que nous n'avons pas de cité permanente ici-bas. Nous ne faisons que passer. Voilà quel est le grand principe. Mais maintenant il va nous donner quelques indices sur ce que cela signifie qu'être un pèlerin. Le verset clé ici est le verset 13:1: « Persévérez dans l'amour fraternel ». Qui sont les frères? Ce sont les saints, les frères, les chrétiens. Regardez ce que dit le verset 13:1: « Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez aussi prisonniers; de ceux qui sont maltraités, comme étant aussi vous-mêmes dans un corps. » Quel est ce corps? C'est le Corps de Christ. Qui sont ces prisonniers? Ce sont des frères, des croyants, des chrétiens.

Lorsque nous avons introduit ce livre, j'ai souligné le fait qu'Hébreux a été écrit dans les années 68 après JC. Cela signifie en pratique que ce livre a été écrit deux années avant 70. Si vous connaissez un peu de l'histoire de l'église, vous savez que l'année 70 est une année toute spéciale pour les juifs. Il s'est passé des choses terribles. Le général romain Titus est entré dans Jérusalem et l'a complètement détruite. Il a brûlé le temple, tout était en ruine. Il y a quelques temps j'ai relu le livre « La guerre des juifs » de Flavius Josèphe. Laissez-moi juste citer un passage: « A cause de leur rage et de leur haine, les soldats se sont amusés à clouer sur le bois les prisonniers dans des positions différentes. Il y avait tellement de crucifiés que l'espace ne suffisait pas pour y mettre toutes les croix, ni toutes les croix pour tous les corps. Ils avaient abattu tellement d'arbres qu'il n'y avait plus assez d'arbres pour les corps » On a estimé qu'il y a eu quelques cinq millions de crucifiés. Tout a été détruit.

Cela fait partie de l'arrière-plan de ce livre, parce que les lecteurs de l'époque regardaient au temple, à Jérusalem, à la prêtrise et aux sacrifices. Comme tout cela allait être détruit d'ici deux ans, les juifs devaient se baser sur quelque chose de plus substantiel. Tout cela va disparaître. C'est comme si Dieu leur disait: « Ne regardez pas à la prêtrise, vous avez un prêtre au ciel. Ne regardez pas au temple, vous êtes un temple. Ne regardez pas aux choses qui passent. » Voilà à quoi le livre d'Hébreux nous rend attentifs. La persécution avait déjà commencé. Il y plusieurs références à cela dans ce livre. Cette persécution n'était pas à son apogée, mais elle était là dans son état embryonnaire. Et ici l'auteur écrit donc: « Est-ce que vous vous rappelez des prisonniers? » Ces personnes n'étaient pas en prison parce qu'elles étaient des criminels, des voleurs ou des abuseurs d'enfants. Elles étaient en prison à cause du nom de Jésus-Christ. De la même manière que dans le verset 13:1 les frères sont des chrétiens, de la même manière que dans le verset 13:3 les prisonniers sont des chrétiens, dans le verset 13:2 les étrangers à qui il faut montrer de l'hospitalité sont des chrétiens. Le verset 13:2 dit: « N'oubliez pas l'hospitalité envers les étrangers car, en l'exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir. » C'est un accent qui est mis à travers toute la Bible.

Laissez-moi vous montrer de quelle manière Dieu souligne cela à travers toute la Bible.

Deutéronome 15:7: « S'il y a chez toi quelque indigent d'entre tes frères, dans l'une de tes portes, au pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, tu n'endurciras point ton coeur et tu ne fermeras point ta main devant ton frère indigent. »
1 Timothée 5:10: « Qu'une veuve soit recommandable par de bonnes oeuvres, ayant élevé des enfants, exercé l'hospitalité envers les étrangers... »
Matthieu 25:35-40: « Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli... Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli; ou nu, et t'avons-nous vêtu?... Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites. »

La Bible est cohérente lorsqu'elle parle d'étrangers. Il s'agit de croyants. Nous ne sommes pas appelés à être hospitaliers envers les étrangers incroyants. Nous devons être hospitaliers envers les étrangers croyants. En 2 Jean 10-11 on peut lire: « Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas: Salut! car celui qui lui dit: Salut! participe à ses mauvaises oeuvres. » La course est la course du pèlerin, nous courons la course chrétienne en tant que pèlerin. Nous n'avons pas ici-bas de cité permanente. Ce monde n'a rien à nous donner. Qu'est-ce que vous avez alors? Vous avez des chrétiens! Est-ce que vous voyez de quelle façon l'auteur développe son raisonnement? Il écrit: « Nous n'avons rien ici, alors appuyons-nous sur l'amour des frères et des soeurs! Tout ce que nous avons ce sont les uns les autres, qui sont les prisonniers, les étrangers, les chrétiens. » Il dit que nous devons vivre comme des pèlerins, parce que le monde n'a rien à nous donner, il n'y a pas d'ami ici-bas! Nous n'avons que les croyants, à part une place au cimetière. Voilà pour la première réponse. Nous avons les uns les autres.



NOUS N'AVONS RIEN ICI-BAS SI CE N'EST CHRIST

Puis alors que nous développons le tout, il passe à la deuxième réponse, il s'agit d' Hébreux 13:5-6 qui dit: « Ne vous livrez pas à l'amour de l'argent; contentez-vous de ce que vous avez; car Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai point, et je ne t'abandonnerai point. C'est donc avec assurance que nous pouvons dire: Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai rien; que peut me faire un homme? » Je pense que vous avez saisi ce que l'auteur exprime ici. Nous sommes des pèlerins, nous marchons à travers un drôle de monde. Vous ne vivez pas ici, vous ne faites que passer! Qu'est-ce que vous avez ici? Vous avez des chrétiens et vous avez Christ! Est-ce que vous voyez de quelle façon l'auteur développe cela? Nous avons le Seigneur! Le verset 13:5 est un verset unique dans le Nouveau Testament. Vous avez quelque chose ici dans le grec que vous ne trouvez nulle part ailleurs dans la Bible. C'est que le Saint-Esprit a mis ici côte à côte cinq négations. Dans notre langue un double négatif forme un positif. Mais dans le grec un double négatif renforce le négatif et si vous en avez trois cela est encore plus fort. En grec vous pouvez mettre côte à côte cinq négatifs maximum.

C'est la formulation la plus forte que vous puissiez faire. Dieu nous dit ici: « Je ne vous délaisserai jamais jamais jamais jamais jamais. » Dit d'une autre façon cela donne: « Je ne ne ne ne ne vous abandonnerai pas. » C'est cela que Dieu dit ici. Est-ce que vous voyez la grande image? Je suis de passage ici-bas, je suis un étranger, je suis un pèlerin, ce monde n'a rien à me donner et tout ce que j'ai ce sont les chrétiens et Christ. Nous avons les uns les autres et nous avons le Seigneur! Et cela est suffisant! Cela est suffisant pour un pèlerin!

Le Saint-Esprit développe cela davantage dans la partie restante du chapitre. C'est une chose de dire que nous avons les uns les autres et que nous avons le Seigneur, mais regardez ce que l'auteur fait alors que vous avancez dans le chapitre. Il dit: « Vous avez les chrétiens, mais ils sont en prison! Vous avez Christ, mais Il est hors du camp. » Vous devez suivre ce que le Saint-Esprit développe ici. Nous traversons ce monde, nous avons des chrétiens mais ce monde ne les aime pas et les met en prison et il n'aime pas non plus notre Seigneur Jésus-Christ. Voici le monde à travers lequel nous marchons.



VIVRE EN DEHORS DU CAMP

Hébreux 13:12-13 dit: « C'est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre. » Ce verset nous appelle à la communion avec Jésus en dehors du camp, alors que nous courons la course chrétienne. Le camp, c'est l'endroit où le monde nous approuve et nous aime. Dans le camp, les gens nous aiment et en dehors du camp c'est l'endroit où les gens nous rejettent. C'est l'endroit où ils vous repoussent. En dehors du camp, c'est là où l'on met le fumier et les immondices.

Ce principe de vivre en dehors a de nombreuses applications. Je peux vous garantir que si vous êtes sérieux pour courir la course du pèlerin, si vos yeux sont sur Jésus, en sachant que Dieu fait tout concourir à votre avantage, en sachant que c'est une course spirituelle, en sachant que tout ce que vous avez ce sont les chrétiens et Christ, vous vous retrouverez en dehors du camp. Vous vous retrouverez en dehors du camp social, c'est-à-dire de l'approbation du monde. Ils se moqueront de ce qui vous apporte de la joie. Ils diront que vous êtes des étrangers et que vous êtes un fanatique. Vous vous retrouverez également en dehors du camp de l'éducation. Dans l'éducation, on apprend l'humanisme, le libéralisme, et si vous mettez vos enfants dans des écoles chrétiennes ou si vous faites l'école à la maison, vous verrez de quelle manière les gens réagiront. Ils diront que vous êtes fous.

Vous vous retrouverez également en dehors du camp des affaires. Cela va limiter votre succès parce que vous devez maintenant être honnêtes. Vous ne pouvez plus tricher, tromper les gens, leur mettre la pression. C'est parce que vous êtes un pèlerin et vous êtes en dehors du camp. Vous vous retrouverez également en dehors du camp ecclésiastique, en dehors du camp de l'église institutionnelle. Les non chrétiens ne voudront sûrement ne rien avoir à faire avec vous. Les libéraux ne voudront sûrement rien avoir à faire avec vous. Et dans de nombreux cas, les principales églises dénominationelles, remplies de rituels et formelles, ne voudront pas non plus avoir à faire avec vous. Puis lorsque vous prendrez fait et cause contre le légalisme, tous ceux qui sont engagés dans les oeuvres ne voudront pas non plus avoir à faire quelque chose avec vous.

Vous vous retrouverez en dehors du camp, en dehors du camp social, en dehors du camp de l'éducation, en dehors du camp des affaires, en dehors du camp ecclésiastique et, probablement le plus douloureux, et de nombreux chrétiens ont été terrassés par cela, ils se retrouveront en dehors du camp de la famille. Votre propre famille, votre mari, votre épouse, vos parents, vos enfants vont vous dénigrer parce que vous vous identifiez avec le Seigneur Jésus. C'est pour cette raison qu'il est toujours précieux de se tenir à cette réalité: j'ai les autres chrétiens. Nous avons les uns les autres. C'est pour cela et par cela que le monde pourra connaître que nous sommes les disciples de Christ, par l'amour que nous avons les uns pour les autres. (cf. Jean 13:35)

Combien cela fait du tort au Seigneur que les chrétiens soient si divisés au sujet de choses si insignifiantes! Lorsqu'Il était sur terre, Il a marché dans un vêtement sans couture et comme Il serait à nouveau heureux de se tenir dans un vêtement sans couture, mais nous avons tellement de divisions sectaires. Nous n'avons pas de cité permanente, mais nous avons les chrétiens même s'ils sont en prison ou en dehors du camp et nous avons Christ.

Le camp est très grand. A travers tout Hébreux, nous avons vu ce qui est ébranlable, ce qui est temporel, ce que l'on peut toucher, ce qui est visible et de l'autre côté nous marchons par la foi et non par la vue, nous nous attachons aux choses éternelles et les choses temporelles ne signifient plus rien pour nous, etc.

Considérons à nouveau le verset 13:13 qui dit: « Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre. » Il est vrai que nous sommes dans une place de rejet, nous sommes hors du camp mais c'est également là où est Jésus. Nous allons à Lui en dehors du camp. En Jean 9, nous voyons que l'homme né aveugle a fini par être excommunié et a finalement retrouvé Jésus hors du temple, puis il est dit qu'il se prosterna pour l'adorer. C'est là où se passe l'adoration, c'est en dehors du camp.

Au niveau terrestre, il est bien plus simple pour la chair et le sang de rester confortablement au chaud à l'intérieur du camp. Mais ce n'est pas là où est Jésus. Par conséquent, que Dieu nous apprenne de quelle manière nous devons courir cette course. Nous sommes des pèlerins et pas des sédentaires. Si nous commençons à croire cela, alors nous serons étonnés de voir à quel point nous sommes réellement en dehors du camp. Nous sommes en fait très loin en dehors du camp. Votre plus proche ami peut se retourner contre vous, si vous avez juste Christ en tant que votre seul désir.

A cause de ce principe qui est que nous vivons en dehors du camp, il est tentant d'avoir un esprit de jugement. Comme tous les principes que nous avons vus, le principe de vivre en dehors du camp est en lien avec le coeur, pas avec le corps. Il est possible qu'avec nos yeux humains nous soyons amenés à penser que les autres sont dans le camp, alors que dans leur coeur ils sont en dehors du camp. Nous n'avons pas le droit de juger où est leur coeur! Si quelqu'un fréquente une église légaliste, s'il est engagé dans un ministère légaliste, s'il supporte une organisation légaliste, nous ne pouvons pas le juger, parce que vivre en dehors du camp est en lien avec le coeur. Il s'agit de communion avec Jésus. Nous ne pouvons pas juger en regardant au corps.

Daniel par exemple a décidé de rester à Babylone lorsque la possibilité de repartir pour Jérusalem a été accordée, mais il ouvrait la fenêtre pour montrer où était son coeur. Son coeur était à Jérusalem dans la cité de la paix. Par conséquent ne regardez pas à un frère ou à une soeur en disant: « Il est tellement englué dans les programmes, dans la construction, dans l'argent et dans les choses physiques. Il n'est pas là où moi je suis, en dehors du camp. » Vous pouvez être libres de tout le formalisme, des rituels et du légalisme et pourtant être profondément dans le camp dans votre coeur, nous ne pouvons donc pas juger.



EN DEHORS DU CAMP MAIS DERRIÈRE LE VOILE

J'aimerais encore faire le lien entre Hébreux 13:13: « Sortons donc pour aller à lui, hors du camp. » et Hébreux 6:19-20: « Cette espérance, nous la possédons comme une ancre de l'âme, sûre et solide; elle pénètre au-delà du voile, là où Jésus est entré pour nous comme précurseur... » J'aime à mettre ces idées côte à côte, en dehors du camp, derrière le voile. Jésus nous a ancrés au trône de la grâce dans les cieux. Nous sommes derrière le voile. Peu importe ce qui se passe ici-bas. Nous sommes en dehors du camp ici-bas, mais derrière le voile là-haut. Par conséquent courez pèlerins, courez, vous n'avez pas ici-bas de cité permanente. N'attendez rien de ce monde! Mais alors qu'est-ce que nous avons? Nous avons nos frères et soeurs et le Seigneur Jésus! Voici ce que nous avons! Nous avons Christ et Il ne nous abandonnera jamais jamais jamais jamais jamais! Par conséquent allons vers Lui en dehors du camp, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, l'auteur et le consommateur de la foi.

Prions:

Père nous Te remercions tellement pour Ta précieuse parole. Enseigne-nous par Ton Saint-Esprit à ne pas oublier d'avoir de l'amour pour les frères. Merci de nous avoir donné les membres de Ton corps. Enseigne-nous à vivre en union avec la Tête afin que nous puissions nous aimer les uns les autres. Merci pour la communion que nous avons avec Toi en dehors du camp. Nous Te prions pour que nous n'ayons pas de fausses attentes. En tant que chrétiens occidentaux, nous Te prions pour le miracle de comprendre ce qu'est être un chrétien pèlerin. Nous Te le demandons au nom de Jésus. Amen.

Hébreux #46