ACTES #31 - LE CONCILE DE JÉRUSALEM

(Actes 14:27-15:29)

Par Ed Miller

Le texte qui suit est la transcription d'un message donné en anglais. La forme orale a été conservée, mais des titres de sections ont été ajoutés pour faciliter la lecture. (NdT)

Bonjour et bienvenue dans notre trente et unième leçon sur ce merveilleux livre des Actes.



RÉSUMÉ

Dans notre étude du livre des Actes nous sommes arrivés à la fin de ce que nous appelons le premier voyage missionnaire. Il s'agit d'Actes 13 et 14. Le second voyage missionnaire commence à la fin au verset 15:36. Le premier voyage missionnaire se termine donc à la fin du chapitre 14 et le second voyage ne commence pas avant la fin du chapitre 15. Nous pouvons donc nous poser la question de ce qui s'est passé entre les versets 14:28 et 15:36. La réponse est le premier congé missionnaire. Il s'agit du premier congé missionnaire qui n'est jamais pris place. Les apôtres ont pris du recul par rapport à leurs activités missionnaires.

Je vous rends attentif à cela pour souligner plusieurs choses, l'une est qu'il est scripturaire pour les missionnaires de prendre des congés missionnaires. Certaines personnes pensent qu'un congé n'est qu'un mal nécessaire. Non, il ne s'agit pas d'un mal nécessaire. C'est un temps loin de l'action et un temps de rafraîchissement et d'encouragement pour ceux qui sont restés à la maison.

Alors que j'ai parcouru ce congé missionnaire dans le livre des Actes, j'ai pu constater, qu'il y a une différence qualitative entre le congé missionnaire dans la Bible et mon expérience limitée avec des missionnaires en congé. Je pense que nous devrions utiliser le livre des Actes et les temps de congé que nous y trouvons en tant que modèle pour nos temps de congé missionnaire. Lorsque Paul et Barnabas ont pris leur temps de congé, de quelle façon ont-ils passé leur temps?

Actes 14:27-28 dit: « Après leur arrivée, ils convoquèrent l'Église, et ils racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi. Et ils demeurèrent assez longtemps avec les disciples. » Lors de leurs congés missionnaires, les canaux missionnaires, devrait partager au peuple de Dieu tout ce que Dieu a fait pour eux et à travers eux. C'est un grand encouragement pour le corps d'entendre ce que Dieu est en train de faire dans d'autres endroits.

Je pense qu'il est parfois possible de devenir si focalisé sur notre propre oeuvre, notre propre mission et notre propre ministère que nous oublions que Dieu répand Son Salut dans le monde entier. Notre congé missionnaire devrait être rempli de témoignages au sujet de ce que Dieu est en train de faire là dehors. Nous devons savoir ce qu'Il fait au loin.

Dans les deux versets que nous avons lus, le témoignage a pris deux formes. Ils n'ont pas uniquement témoigné de ce que Dieu a fait à travers eux, mais comment Il a ouvert la porte de la foi aux païens, et comment des personnes sont venues au Seigneur. Mais il est également écrit qu'ils ont témoigné de ce que Dieu a fait avec eux, avec les missionnaires.

Ils n'ont pas uniquement parlé de ce que Dieu a fait à travers eux mais également de ce qu'il a fait pour eux, c'est-à-dire ce qu'Il a fait dans leur propre vie. C'est encourageant de lire que Dieu utilise quelqu'un, mais il est également intéressant de lire de quelle façon Dieu agit dans votre vie, dans votre coeur et de quelle façon Il se manifeste en vous. Un canal missionnaire peut apporter d'une façon toute spéciale une grande contribution au corps qui est l'Église en témoignant de quelle façon Dieu s'occupe de lui.

Vous savez que sur les champs missionnaires, nous sommes face à des incroyables barrières culturelles et linguistiques. Sur les champs missionnaires, ils n'ont pas tout le confort que nous avons ici. Un missionnaire est donc appelé d'une manière toute spéciale à s'appuyer sur le Seigneur et à faire confiance à Dieu pour Sa fidélité. C'est si encourageant de les entendre témoigner! Ils peuvent partager des situations extrêmes dans lesquelles ils ont été placés et comment Dieu a pu intervenir.

Cela touche votre coeur. J'ai également entendu qu'il y a des activités sataniques bien plus flagrantes dans certains pays sous-développés et tout spécialement les pays où les gens croient aux superstitions, à l'animisme et à tous ces genres de choses. Lorsque ces personnes nous partagent certaines des victoires que Dieu a remportées à travers elles sur l'ennemi, cela touche profondément notre coeur.

C'est ce que Paul a fait pendant son congé missionnaire. Il a témoigné de ce que Dieu a fait à travers lui et il a témoigné de ce que Dieu a fait pour lui et comment ils ont appris à connaître Dieu d'une manière toute nouvelle. Je ne désire pas dénigrer les congés missionnaires tels qu'ils existent mais la raison pour laquelle je souligne cela est que je vois un contraste avec ce que nous lisons dans les Actes. De nos jours il arrive souvent que les missionnaires doivent passer leurs congés à rechercher de l'argent pour leur soutien, à stimuler l'intérêt des gens pour la mission ou à recruter des jeunes gens.

Tout cela n'est pas faux, mais j'aimerais plutôt qu'ils suivent le modèle et que nous puissions entendre parler de la fidélité de Dieu à travers eux et de la fidélité de Dieu en eux. Ce passage est donc très pratique, mais ce n'est pas le seul congé que nous allons rencontrer dans le livre des Actes.

Une seconde chose a pris place dans ce premier congé missionnaire et je ne suggérerais pas cela lors de tous les congés missionnaires, mais cela a été important pour ce premier congé. Il s'agit de ce que nous trouvons dans le chapitre 15 et c'est appelé par certains le grand concile de Jérusalem. Il y a eu un incroyable concile qui s'est tenu à Jérusalem et nous trouvons cela au chapitre 15.

De nos jours nous avons des conciles d'église, cela signifie que plusieurs églises sont représentées dans un concile. Mais dans ce concile d'église, il n'y avait que deux églises qui étaient représentées. C'est pour cela que nous ne pouvons pas tout à fait appeler cela un concile. Ce ne sont que les églises de Jérusalem et d'Antioche qui y ont pris part plus des visiteurs de la Judée.

A travers les années, les conciles d'églises ont pris une part importante dans l'histoire de l'Église. Il y a des conciles qui sont plus connus que d'autres Vous avez peut-être entendu parler du concile de Nicée, du concile de Trente, du concile d'Alexandrie et du concile de Constance.

L'Église s'est réunie sous forme de concile pendant toutes ces années, mais le concile que nous trouvons dans les Actes est le premier. Pourquoi est-ce que cela est important? Parce que chaque fois que Dieu fait quelque chose pour la première fois, Il y présente des principes éternels. C'est comme s'Il focalisait des vérités une fois pour toutes dans l'histoire afin que nous sachions pour toujours de quelle manière nous devons avoir un concile. Si jamais vous désirez savoir comment tenir un concile alors vous devez lire Actes 15 et voir les grands principes inclus dans ce concile.

Il y a eu de bons conciles dans l'histoire de l'Église. C'est lors de ces conciles que l'on a rédigé les professions de foi que sont le symbole d'Athanase et le symbole de Nicée. Il y a de grands crédos de la foi qui sont sortis de ces conciles. Ils traitent de sujet comme la trinité et la déité de Christ. Loué soit Dieu parce que tant concile ont souligné ces grandes vérités, ainsi nous avons des déclarations claires et maintenant nous pouvons proclamer notre Sauveur. Par exemple « Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre; et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur. »

Ce sont des déclarations qui sont incroyables et elles ont été rédigées lors des conciles. Mais malheureusement il y a également eu de très mauvaises décisions prises lors des conciles comme la décision de partir en croisade. On a levé des armées pour aller combattre les musulmans. Ce sont des histoires sanguinaires. Tout cela est également sorti des conciles. Nous devons donc étudier ce premier concile qui est également le concile modèle.

Laissez-moi vous donner l'arrière-plan pour ce concile. Nous sommes en l'AN 50AD, vingt années se sont écoulées depuis que notre Seigneur Jésus est mort sur la croix, est ressuscité et a été élevé dans les cieux. Comme vous le savez, nous apprenons au début des Actes qu'Il est revenu dans la personne du Saint-Esprit pour demeurer dans Son nouveau corps.

Le livre des Actes n'est rien de plus que Jésus dans Son nouveau corps. Et de la même manière que les évangiles couvrent trente-trois ans et demi, le livre des Actes couvre également trente-trois ans et demi. Il y a des responsables très respectés qui ont pris part à ce concile. Un de ces responsables était Jacques. Actes 15:13 dit: « Lorsqu'ils eurent cessé de parler, Jacques prit la parole, et dit: Hommes frères, écoutez-moi! »

Plusieurs personnes ont pris la parole lors de cette réunion. Pierre a parlé, Paul a parlé, Barnabas a parlé, mais quelqu'un devait être en quelque sorte le président de séance. Quelqu'un devait être le modérateur. Qui a été le modérateur lors du concile de Jérusalem en 50 AD? Cela a été Jacques, le demi-frère du Seigneur Jésus-Christ.

Il a dû faire beaucoup de chemin pour en arriver là. En Jean 7:5 on apprend que Jacques a eu des difficultés à croire que Jésus, son demi-frère, était Dieu. Je pense que l'on peut comprendre cela, n'est-ce pas? Imaginez grandir auprès de quelqu'un qui se prend pour Dieu. Il est clair que vous auriez des problèmes avec cela! Jacques a lutté avec cela. Il est passé par des moments difficiles. A cause de 1 Corinthiens 15:7, qui dit: « Ensuite, il est apparu à Jacques », la plupart des gens pensent qu'une des personnes vers qui Jésus est allé est son demi-frère Jacques. À ce moment Jacques a donné son coeur à son frère, il a donné son coeur à Christ et a reçu le Seigneur.

Il s'est passé un changement si incroyable en lui! Vingt ans plus tard, Paul désigne Jacques comme étant un des piliers de l'église. Il a non seulement accepté Jésus mais maintenant c'est un pilier de l'église. Il est devenu le pasteur enseignant de l'église de Jérusalem. Et parce que c'était un des responsables de l'église de Jérusalem, c'est lui qui a endossé le rôle de modérateur de la conférence. Voici l'arrière-plan de cette rencontre.

D'après Actes 15:1-6 qu'est-ce qui a initié cette conférence? Pourquoi est-ce qu'ils se sont rassemblés? Actes 15:1-6 dit: « Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères, en disant: Si vous n'êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. Paul et Barnabas eurent avec eux un débat et une vive discussion; et les frères décidèrent que Paul et Barnabas, et quelques-uns des leurs, monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les anciens, pour traiter cette question. Après avoir été accompagnés par l'Église, ils poursuivirent leur route à travers la Phénicie et la Samarie, racontant la conversion des païens, et ils causèrent une grande joie à tous les frères. Arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par l'Église, les apôtres et les anciens et ils racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux. Alors quelques-uns du parti des pharisiens, qui avaient cru, se levèrent, en disant qu'il fallait circoncire les païens et exiger l'observation de la loi de Moïse. Les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner cette affaire. »

Nous savons maintenant pourquoi ils se sont rassemblés. Des hommes venus de Jérusalem ont laissé entendre que pour être un chrétien, il fallait également être un juif. Ils disaient que l'on ne pouvait pas passer de païen à chrétien mais qu'il fallait passer de païen à juif et ensuite à chrétien. Mais Paul et Barnabas n'étaient pas d'accord avec cela. Ils ont répondu que les païens n'avaient pas besoin de devenir des juifs pour ensuite être des chrétiens.

La Bible dit au verset 15:2 que de cela a résulté une vive discussion. Autrement dit, la situation a commencé à s'envenimer. Les deux parties ont campé fortement sur leur position. Lorsque nous entrerons dans ce chapitre nous allons isoler plus clairement le coeur de la discussion et l'erreur fondamentale qui a été enseignée par les judaïsants. Mais vous pouvez déjà comprendre pourquoi ils se sont réunis. Ils se sont réunis parce que certaines personnes ont dit qu'il n'était pas suffisant de faire confiance à Jésus mais qu'ils devaient également être circoncis, ils devaient également garder la loi de Moïse, ils devaient également devenir juif.

La suggestion a dont été de partir pour Jérusalem et de faire appel aux anciens et aux personnes pieuses qui s'y trouvaient. Ainsi, tout le monde aura sa chance de donner son avis, et il serait défini une sorte de principe à suivre qui devrait résoudre le problème.

Ces hommes ont fini par être connus sous le nom de judaïsant. Et le sujet traité a fini par être connu sous le nom de l'hérésie des Galates. Je vous dirai pourquoi un peu plus loin. Au verset 15:1 nous lisons qu'ils enseignaient que si quelqu'un n'est pas circoncis selon la loi de Moïse il ne peut pas être sauvé. Vous direz peut-être que cela nous ramène à la vieille controverse entre les oeuvres et la grâce. Cela peut se résumer par la question: « Est-il suffisant de faire confiance au Seigneur ou bien est-ce que je dois faire quelque chose d'autre? Est-ce qu'il me faut Jésus plus quelque chose d'autre? »

Bien entendu dans ce récit ce sujet prend place dans la culture juive et païenne de l'époque, c'est pour cette raison que l'on peut résumer le problème a: « Est-ce qu'un païen doit devenir juif pour ensuite devenir un chrétien? » Ils se sont donc réunis pour prendre une décision à ce sujet.

Je pense que c'est le bon moment pour vous montrer la relation entre Actes 15 et Galates 2. En fait on peut faire le lien avec tout le livre de Galates mais en particulier avec le chapitre 2. La bataille qui prend place ici à Jérusalem et les sujets qui ont été discutés lors de ce concile, sont devenus le grand combat de l'apôtre Paul. Peut-être que vous direz que cela a été réglé à Jérusalem? Peut-être que cela a été réglé ici, mais cela n'a jamais été réglé pour Paul. Les judaïsants ont poursuivi Paul partout où il est allé. Ils le suivaient et prêchaient qu'il n'était pas suffisant de prêcher Jésus mais qu'il fallait prêcher Jésus plus quelque chose. Paul a combattu pour la même chose jusqu'à ce qu'il aille au ciel. Tout ne s'est donc pas terminé à Jérusalem, même si le concile a pris une décision très claire sur le sujet.

Le livre de Galates parle de ce concile c'est pour cela que c'est si important. Lorsque vous lisez Galates, vous ne lisez pas la même chose que ce que vous lisez ici en Actes 15. Actes 15 nous rapporte la vue extérieure. Galates nous donne la vue intérieure. En d'autres mots, que se passe-t-il derrière la scène? Nous savons ce que Paul a fait, mais nous ne connaissons pas les pensées de son coeur et ce qui s'y passait.

Lorsque vous lisez Actes 15 voici à quoi cela ressemble, même si cela n'a pas été le cas. Il semblerait que Paul et Barnabas ont insisté sur le fait que Jésus seul est suffisant et que nous n'avons rien besoin de plus et que les judaïsants disent: « non, il faut être circoncis. » Et il semblerait ensuite que les chrétiens d'Antioche sont venus et ont dit: « Nous avons une idée. Pourquoi n'allez-vous pas à Jérusalem, où se trouvent des apôtres et des anciens qui sont plus sages que vous et ils vont régler ce problème? » On pourrait croire en lisant Actes 15 que Paul se dise alors: « Quelle merveilleuse idée, allons à Jérusalem. »

Non, cela n'a pas été l'attitude de Paul. Je ne veux pas le dire de façon irrespectueuse, mais il place tous les gens au même niveau. Si vous étiez un ancien, Paul vous aurait considéré comme n'importe qui d'autre. Est-ce que vous pensez réellement que Paul s'est dit: « Quelle merveilleuse idée, allons à Jérusalem. J'ai vécu une expérience sur la route de Damas. J'ai entendu Dieu des cieux. Je sais que j'ai été lapidé à Lystre et emmené dans le troisième ciel et que j'ai vu de merveilleuses choses, mais allons tout de même à Jérusalem, peut-être qu'eux peuvent nous aider. » Non, ce Paul n'est pas le Paul de la Bible.

La raison pour laquelle je sais cela est à cause du récit vu de l'intérieur. Prenons Galates 2 pour voir ce qui s'est réellement passé. Nous y trouvons un passage sur le même évènement. Galates 2:1-2 dit: « Quatorze ans après, je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabas, ayant aussi pris Tite avec moi; et ce fut d'après une révélation que j'y montai. Je leur exposai l'Évangile que je prêche parmi les païens, je l'exposai en particulier à ceux qui sont les plus considérés, afin de ne pas courir ou avoir couru en vain. »

Ce n'est pas parce que les chrétiens lui ont dit qu'il serait bien d'aller traiter de ce sujet à Jérusalem que Paul y est allé, mais parce que Christ lui ait apparu. Jésus a dû lui donner une révélation spéciale pour lui dire: « Paul, tu dois monter à Jérusalem, tu dois aller à ce concile. » Il écrit noir sur blanc que c'est à cause de cela qu'il est parti là-bas. Il a reçu une révélation particulière du Seigneur. Galates 2:6 dit: « Ceux qui sont les plus considérés-quels qu'ils aient été jadis, cela ne m'importe pas: Dieu ne fait point acception de personnes, - ceux qui sont les plus considérés ne m'imposèrent rien. » Paul nous explique qu'il ne croit pas dans les « gourous spirituels. » Il nous dit que lorsque tout fut terminé il n'avait rien appris de nouveau de la part des anciens et des apôtres de Jérusalem.

Cela semble être arrogant de sa part. On dirait qu'il est orgueilleux. Mais je pense que Paul est le modèle du chrétien selon le Nouveau Testament. Il est le seul dans la Bible au sujet duquel nous lisons cinq fois, « soyez mes imitateurs, comme je le suis de Christ. » Il est le modèle complet de Dieu de ce qu'est la vie chrétienne. Nous devons étudier Paul sinon nous allons courir après des modèles incomplets. Je risque de courir après Jean Calvin, Charles Spurgeon ou après Dwight Moody. Ce ne sont que des modèles incomplets, mais Paul est un modèle complet.

Quoi qu'il en soit, Paul va à Jérusalem après avoir reçu une révélation particulière et il prend Tite avec lui. Ce n'est pas la première fois que l'apôtre Paul est allé à Jérusalem depuis qu'il est sauvé. En Actes 9, après qu'il soit devenu un chrétien en l'an 37AD il est écrit qu'il est allé à Jérusalem. Puis en l'an 45AD, il y a eu une grande famine à Jérusalem et l'église d'Antioche a demandé à Paul et à Barnabas de porter un don en argent.

Nous sommes maintenant en l'an 50AD et Paul monte à Jérusalem pour ce concile. Il s'y rendra encore deux fois, une fois en Actes 18 après la fin de son second voyage missionnaire et une dernière fois en Actes 21 avant son emprisonnement à Césarée.

Quoi qu'il en soit le concile s'est réuni en 50AD, Jacques le demi-frère du Seigneur était le modérateur et le président du groupe. Il s'y trouvait des gens connus, comme Jacques, Barnabas, Tite, Timothée et Pierre. En Actes 15:5, nous lisons que quelques-uns du parti des pharisiens qui avaient cru étaient présents. Et il semblerait que presque toute la congrégation de l'église de Jérusalem s'est manifestée. Actes 15:12, dit que toute l'assemblée écoutait les différents intervenants.

Le témoignage de Pierre a été d'une grande valeur parce qu'il était l'apôtre des circoncis. Il a témoigné de la grande oeuvre du Seigneur parmi les païens. Puis Paul et Barnabas se sont levés pour partager ce que Dieu a fait parmi les païens. D'un côté nous avons donc un rapport sur l'oeuvre du Seigneur. Puis Jacques s'est levé et a dit: « l'oeuvre du Seigneur est une chose mais ce dont nous avons besoin est de la Parole du Seigneur. » Il a donc cité Amos, Lévitique et Deutéronome.

Dieu nous donne ici un modèle pour les futurs conciles. Si vous désirez vous réunir pour parler d'un sujet ou d'un problème, soyez certains d'être sensible à l'oeuvre du Seigneur et à la Parole du Seigneur. Ensuite vous pourrez en tirer des lignes directrices. Je pense qu'il serait bon de suivre ce modèle.

Laissez-moi résumer la décision qui a été prise en 50AD. La question était: « Est-ce que les païens ont besoin de devenir des juifs pour devenir des chrétiens? » Voici l'argumentation de Pierre en Actes 15:8-11: « Et Dieu, qui connaît les coeurs, leur a rendu témoignage, en leur donnant le Saint-Esprit comme à nous; il n'a fait aucune différence entre nous et eux, ayant purifié leurs coeurs par la foi. Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, en mettant sur le cou des disciples un joug que ni nos pères ni nous n'avons pu porter? Mais c'est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, de la même manière qu'eux. »

Ne vous attendriez-vous pas à ce que Pierre dise au verste 15:9: « Dieu ne fait aucune différence entre eux et nous? » Mais il n'a pas dit cela. Au lieu de dire: « ils sont comme nous », il a dit: « nous sommes comme eux. » Cela a été une phrase très puissante de la part de Pierre. Il redit la même chose au verset 15:11: « nous croyons être sauvés, de la même manière qu'eux. »

J'ai du mal à imaginer que l'on ait pu donner un jour une réponse plus complète à un problème comme cela a été fait ici. La première partie de la réponse est composée de deux parties. C'est que les païens ont la liberté. C'est la première partie de leur réponse. Ils n'ont pas besoin de devenir des Juifs avant de devenir des chrétiens. Ils ont tenu une position ferme devant les judaïsants.

En Galates, Paul appelle les judaïsants: « faux frères. » Galates 2:4 dit: « Et cela, à cause des faux frères qui s'étaient furtivement introduits et glissés parmi nous, pour épier la liberté que nous avons en Jésus-Christ, avec l'intention de nous asservir. » Les païens sont donc libres. Ils peuvent mettre leur confiance dans le Seigneur.

Voici maintenant la seconde partie de leur réponse. Après que le concile soit terminé ils ont écrit une lettre. C'est la première épître que vous avez dans vos Bibles. Habituellement on dit que la première épître qui a été écrite était 1 Thessaloniciens, en 50AD par l'apôtre Paul lors de son second voyage. Cela n'est pas cent pour cent vrai. 1 Thessaloniciens n'est pas la première épître qui a été écrite. C'est Actes 15 qui contient la première épître qui a été écrite aux grecs et aux païens. Nous la trouvons dans les versets 15:23-29. Actes 15:23-29 dit: « Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, et à toute l'Église, de choisir parmi eux et d'envoyer à Antioche, avec Paul et Barnabas, Jude appelé Barnabas et Silas, hommes considérés entre les frères. Ils les chargèrent d'une lettre ainsi conçue: Les apôtres, les anciens, et les frères, aux frères d'entre les païens, qui sont à Antioche, en Syrie, et en Cilicie, salut! Ayant appris que quelques hommes partis de chez nous, et auxquels nous n'avions donné aucun ordre, vous ont troublés par leurs discours et ont ébranlé vos âmes, nous avons jugé à propos, après nous être réunis tous ensemble, de choisir des délégués et de vous les envoyer avec nos bien-aimés Barnabas et Paul, ces hommes qui ont exposé leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus-Christ.

Nous avons donc envoyé Jude et Silas, qui vous annonceront de leur bouche les mêmes choses. Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer d'autre charge que ce qui est nécessaire, savoir, de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l'impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde. Adieu. »

Il s'agit de la première épître qui se trouve dans votre Bible. Dans la langue originale elle comporte 109 mots. C'est une des épîtres les plus courtes que vous avez dans votre Bible. Ce n'est pas la plus courte parce que vous avez également les sept lettres écrites aux églises que l'on trouve en Apocalypse 1.

Lors de la conclusion de leur discussion, les apôtres étaient d'accord pour dire que Jésus seul est suffisant, pourtant ils ajoutent ensuite au verset 15:29 « mais prenez soin de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l'impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde. » Cela est une liste de règles. En donnant cette liste ils font ce qu'ils n'étaient pas censés faire. De quoi s'agit-il? Ils appellent ces règles des charges nécessaires. C'est comme s'ils disaient: « Mettez votre confiance en Jésus. Mais voici encore deux trois choses que vous devez faire. » Il semblerait qu'ils disent tout le contraire de ce qu'ils désiraient combattre en se réunissant. De quoi s'agit-il donc?

La réponse est non. Ils profitent de la liberté. Voici ce que je pense que le Saint-Esprit fait ici et pourquoi je pense que c'est la réponse la plus complète que l'on puisse donner à propos de ce problème.

Dans leur gestion de ce problème le concile de Jérusalem a couvert tous les aspects de la question. Mais nous devons regarder aux principes. Nous sommes si absorbés par les faits.

Leur conclusion est que les gentils sont libres. Les gentils ont la liberté. Mais voici la question importante: « Qu'est-ce que la liberté? » La réponse des apôtres a été: « Vous avez droit à la liberté mais vous n'avez pas la liberté de faire ces deux choses. » Et voici les deux grands principes que les apôtres ont donnés.



NOUS SOMMES LIBRES MAIS PAS POUR PÉCHER

Le premier est qu'un païen a droit à la liberté, mais il n'a pas la liberté de violer la loi morale de Dieu. Ils n'ont pas la liberté de pécher. Certaines personnes pensent que si elles regardent au Seigneur alors elles ont la liberté de vivre comme elles le désirent. La Bible n'enseigne pas cela. Elle dit que nous avons la liberté, mais nous n'avons pas la liberté de pécher. Au verset 15:29 lorsque Jacques dit de s'abstenir de l'impudicité, il utilise l'impureté sexuelle pour représenter toute la loi morale. C'est parce qu'à travers toutes les Écritures, la Bible parle d'union avec le Seigneur, d'un mariage avec Christ. Nous Lui appartenons et lorsque nous nous éloignons de Lui nous devenons des adultères et nous commettons une fornication spirituelle. La fornication, c'est briser une union légitime.

Voici donc ce que la Bible enseigne. Est-ce que nous sommes libres? Bien entendu que nous sommes libres. Mais nous n'avons pas la liberté de pécher. Ce n'est pas parce que nous avons la foi que nous avons la liberté de pécher.



NOUS SOMMES LIBRES MAIS PAS POUR VIOLER LA CONSCIENCE DE NOTRE FRÈRE

Pourquoi Jacques écrit-il également dans sa lettre que les chrétiens issus du paganisme doivent s'abstenir des viandes sacrifiées aux idoles et du sang? Si vous étudiez votre Bible vous réaliserez que ce sont les commandements que Dieu a donnés en Genèse 9 et Lévitique 3 et 17. C'est en lien avec la façon que les juifs ont d'apprêter les aliments, en d'autres mots, avec les aliments kacher.

Est-ce que Dieu est en train de dire ici que c'est un pécher de manger la viande avec le sang? Paul va exposer ce sujet plus précisément dans son épître aux Corinthiens. Il dira que nous sommes libres, mais pas libres de pécher en violant la conscience d'un frère plus faible. Ce que les apôtres ont écrit dans cette lettre est de ne pas offenser les autres frères, qui suivent ces règles concernant la nourriture Kacher. Les apôtres écrivent que les chrétiens issus du paganisme sont libres, ils n'ont pas besoin d'ajouter quelque chose à Christ, Christ seul est suffisant. Ils sont libres, mais ils ne sont pas libres de pécher, ni de violer la conscience de leurs frères et soeurs plus faibles.

Nous devons faire attention à ne pas nous perdre dans les détails concernant « les idoles, le sang et les animaux étouffés », et plutôt avoir à l'esprit le principe qui est sous-jacent. Nous devons voir de quelle manière ce qui a été écrit en conclusion du concile de Jérusalem répond de façon complète au problème traité.

On peut résumer ce texte par: « Vous êtes libres de mettre votre confiance en Jésus seul. Mais cela ne signifie pas que vous pouvez pécher. Et cela ne signifie pas que vous pouvez violer la conscience de votre frère plus faible. Si vous gardez cela à l'esprit vous serez libre. » Ils ont donc écrit cette lettre et lorsqu'ils ont reçu la lettre, la Bible dit qu'ils se sont réjouis, parce qu'on les a laissés libres.



NE RIEN AJOUTER À JÉSUS CHRIST

Avant de terminer j'aimerais encore voir de plus près en quoi consiste cette hérésie qui a déclenché ce concile à Jérusalem en 50 AD. Peut-être que vous direz qu'il s'agit de la loi contre la foi ou des oeuvres contre la grâce.

Non, c'est plus profond que cela. Même s'ils sont appelés des faux frères, les judaïsants sont des frères. Voilà ce qui est dit d'eux en Actes 15:5: « Alors quelques-uns du parti des pharisiens, qui avaient cru. » Nous savons à partir du verset 15:24 qu'ils ont fait beaucoup de dégâts car il est écrit « vous ont troublés par leurs discours et ont ébranlé vos âmes. » Qu'est-ce que cela signifie que d'ébranler une âme? Quel est le mal principal qui se cache dans cette erreur? Pendant un certain temps après le concile les apôtres ont dû se dire que le problème était réglé et qu'il avait donc disparu. La vérité est que cela n'a pas disparu.

Ce dont les apôtres ont dû s'occuper à Jérusalem, nous nous en occupons tout le temps. C'est une chose très subtile et l'erreur essentielle est d'ajouter quelque chose au Seigneur Jésus-Christ. Le sujet de tout le livre de Galates a pour sujet l'erreur qui consiste à ajouter quelque chose à Christ. Vous savez que ces judaïsants n'ont pas renié Christ. Ils n'ont pas rejeté Christ. Ils disaient aux païens qu'ils devaient croire en Christ! Mais ensuite ils ajoutaient que cela n'était pas suffisant. Ils disaient aux nouveaux chrétiens issus du paganisme qu'ils avaient besoin de Jésus plus la circoncision, de Jésus plus les règles ou de Jésus plus la loi de Moïse. Voilà le problème dont les apôtres ont dû s'occuper, c'est l'erreur de vouloir ajouter quelque chose à Christ. En Galates 1:7 cette erreur est appelée une déformation ou une perversion de l'évangile de Christ. En Galates 1:6 Paul appelle cela un « autre Évangile. »

Laissez-moi vous dire clairement ce que cela signifie. Si je mets ma confiance en Jésus alors cela est la bonne nouvelle, c'est l'évangile. Si je mets ma confiance en Jésus plus quelque chose est-ce que c'est encore le même Jésus? La réponse que Dieu donne est non. Ajouter quelque chose à Christ c'est Le changer complètement. Il ne s'agit pas du même Christ, c'est un autre évangile. Paul parle très durement contre cela, il dit en Galates 1:8: « quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème! » Paul était si dur lorsqu'il a écrit cette épître, il a écrit cela alors qu'il était « chauffé à blanc! » Le Saint-Esprit se manifeste à travers sa personnalité alors que ce sujet le met en colère.



AJOUTER QUELQUE CHOSE À CHRIST, C'EST LE CHANGER COMPLÈTEMENT

Mais vous me direz peut-être que nous n'avons plus ce « mettez votre confiance en Jésus plus quelque chose » de nos jours. Je peux vous dire que nous trouvons encore cela à chaque coin de rue. Vous entendez des choses comme: « Il ne s'agit pas uniquement de Jésus, mais de Jésus plus l'église, Jésus plus les saints, Jésus plus le baptême, Jésus plus mes prières, Jésus plus les études bibliques, Jésus plus la mission, Jésus plus la gestion des biens, Jésus plus le discipulat. » Nous essayons toujours à nouveau de Lui ajouter quelque chose. Et chaque fois que nous Lui ajoutons quelque chose, nous Le changeons complètement.

La Bible appelle ces personnes des judaïsants et cette erreur, elle l'appelle l'erreur des Galates. Mais nous n'utilisons pas ces termes. Nous avons un mot qui est davantage moderne. Nous appelons cela le légalisme. Nous devrions être très prudents lorsque nous utilisons ce mot, parce que nous avons tendance à croire que tous ceux qui respectent la loi sont des légalistes. Mais ce n'est pas ce qu'est un légaliste.

Paul définit le légalisme en Philippiens 3:3 qui dit: « Car les circoncis, c'est nous, qui rendons à Dieu notre culte par l'Esprit de Dieu, qui nous glorifions en Jésus Christ, et qui ne mettons point notre confiance en la chair. » Un légaliste est quelqu'un qui place sa confiance dans la chair. Un légaliste est quelqu'un qui met sa confiance en lui-même au lieu du Seigneur. Nous devons donc faire attention lorsque nous disons que quelqu'un est un légaliste parce que nous jugeons les motifs et nous ne pouvons pas faire cela. Vous ne savez pas si quelqu'un respecte des règles parce qu'il est légaliste ou pas. Si cette personne met sa confiance en elle-même alors elle est légaliste.

Dieu s'occupe donc ici du problème que nous avons et qui consiste à ajouter quelque chose à Christ. Selon le livre de Colossiens, Jésus ne désire pas être proéminent mais prééminent. Est-ce que vous connaissez la différence entre proéminent et prééminent? Proéminent signifie un parmi plusieurs, vous pouvez avoir de nombreuses choses proéminentes dans votre vie, mais vous ne pouvez pas avoir de nombreuses choses prééminentes. Vous ne pouvez avoir qu'une seule chose prééminente. Jésus désire être notre seul et unique.

Nous pouvons aller plus loin avec le Seigneur en Lui disant: « Seigneur Jésus pardonne-nous de n'avoir fait de Toi que quelqu'un de proéminent, un parmi les autres, en nous disant Jésus plus l'église, Jésus plus le service chrétien, Jésus plus la mission. » Il est une liste à Lui tout seul. Il n'est pas le premier sur la liste. Parce que s'il y a un premier cela implique un second et il n'y a pas de second à Jésus. Jésus est une liste à Lui tout seul. Il est l'alpha et l'oméga. Il est le premier et le dernier, Il est le commencement et la fin et il est tout ce qu'il y a entre. Prions ensemble et demandons à Dieu comme jamais auparavant que Jésus puisse devenir notre seul et unique.

Prions:

Père, nous Te remercions pour ce merveilleux concile qui a pris place à Jérusalem et pour la déclaration si claire qu'ils ont faite de ce que nous avons la liberté de ne mettre notre confiance qu'en Jésus seul et pour la manière dont ils ont mis des restrictions sur cette liberté parce que nous ne sommes pas libres de pécher et de violer la conscience de nos frères et soeurs plus faibles. Enseigne-nous ce que cela signifie que de ne pas mettre notre confiance dans la chair. Nous savons qu'en nous-même, qu'en notre chair, n'habite rien de bon. Nous prions comme jamais auparavant que Tu puisses devenir notre seul et unique. Nous Te prions de nous délivrer de vouloir ajouter quelque chose à Christ sous quelque forme subtile que ce soit. Nous Te le demandons dans le nom de Jésus. Amen.

Actes 32